Le tsar vient de promulguer des réformes prévoyant l'émancipation des serfs. Tolstoï les appuie, fonde une école modèle et devient même juge, sans que son activité d'écrivain ne cesse de s'intensifier. Mais en même temps, son inspiration tourmentée par l'absurdité de la vie le porte peu à peu vers des sujets religieux.
Le riche bourgeois qu'il est toujours, même s'il s'habille en paysan, fait scandale en prenant fait et cause pour les moujiks misérables. L'opposition grandit et l'un de ses livres, «Résurrection», lui vaudra l'excommunication. Mais son message généreux se moque des barrières et des condamnations et lui gagne, auprès de la jeunesse russe et européenne, une immense influence. Toujours taraudé par l'envie de mettre en accord ses écrits et sa vie, il tente plusieurs fois d'échapper à sa condition de privilégié. Quand il y parvient enfin, c'est pour mourir sur un quai de gare.
(adapté d'un texte d'Evelyne Lüthi-Graf, archiviste de Montreux, rédigé pour le site officiel de la ville)
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